Les murales du boulevard Saint-Laurent
Avec les œuvres réalisées dans le cadre du festival Mural, qui se déroule chaque année au mois de juin, le boulevard Saint-Laurent est un véritable musée à ciel ouvert. Ajoutez à cela ses restaurants et ses bars courus, ses boutiques originales et une riche histoire (il sépare l’est de l’ouest de la ville) et vous conviendrez qu’un séjour à Montréal ne peut être complet sans une balade sur la « Main », comme on la surnomme affectueusement. Suivez notre itinéraire qui vous conduira au pied d’impressionnantes peintures murales.
Bienvenue dans le quartier chinois
Œuvre hommage à l’héritage asiatique de la ville, cette murale constitue le point de départ idéal à un parcours en direction nord regroupant les principales murales du boulevard Saint-Laurent. Située à l’intersection sud-ouest des boulevards Saint-Laurent et René-Lévesque, la limite nord du quartier chinois, elle a été réalisée par deux célèbres artistes de rue montréalais, Gene Pendon, cofondateur de Heavyweight Production House, et Bryan Beyung, qui avec Pendon a fondé un organisme d’art public très actif en ville, MU. Profitez-en pour goûter aux saveurs locales, au restaurant du quartier Mai Xiang, où les soupes aux dumplings sont fabuleuses, ou en achetant à Hoang Oanh un bánh mì (un sandwich vietnamien) garni que vous mangerez plus tard sur le pouce.
Vous prendrez des frites, avec ça?
Mary Poppins abrite de son célèbre parapluie le chic casse-croûte du terroir Jerry. C’est à Antoine Tavaglione que le renommé chef montréalais Jérôme Ferrer, propriétaire de cette chaîne de restaurants locale, a demandé de créer cette œuvre sur la façade de sa succursale située à l’intersection sud-est du boulevard Saint-Laurent et de la rue Sherbrooke, dans le cadre de l’édition 2016 du festival Mural. Tavaglione, comme il le fait souvent, y a intégré un personnage emblématique de la culture populaire. Si vous avez une petite faim, entrez pour commander un Surf ‘n’Turf (le steak haché de bœuf Angus est accompagné de morceaux de homard, de salade de chou et de fromage fondu). Une petite soif? Prenez un martini (ou une chambre) à l’Hôtel 10, de l’autre côté de la rue.
Un musée à ciel ouvert
Nous avons trouvé le quartier général de l’art de rue à Montréal : la cour arrière de Station 16! Il faut dire que le festival Mural est produit chaque année par LNDMRK, une agence de promotion artistique associée à cette galerie du boulevard Saint-Laurent. C’est pourquoi le stationnement à l’arrière de la boutique est un vrai musée à ciel ouvert. Entre l’incroyable coquillage-fleur aux couleurs de l’arc-en-ciel de l’artiste australien Meggs, sur le mur nord-ouest, et le chouette tableau de style collage à la tête de tigre de l’artiste montréalais XRAY, à l’arrière de la boutique (vous ne pouvez pas le rater), ce terrain comme celui de l’autre côté de la rue est un festin pour les yeux. Avant de reprendre votre route, faites un saut à la boutique voisine du maroquinier montréalais m0851, où prendre une dose supplémentaire de talent local, puis levez votre pinte de bière à la santé des artistes et des artisans au McKibbins, un pub irlandais, devant une poutine au curry.
Chien chaud devant!
Qui ne voudrait pas manger un bon hot dog dans un casse-croûte orné d’une murale multicolore représentant des boules de crème glacée aux yeux globuleux? Cette œuvre réjouissante de l’Américain Buff Monster se trouve sur la façade du Dirty Dogs, à l’intersection sud-ouest du boulevard Saint-Laurent et de la rue Guilbault. L’artiste semble avoir un faible pour les personnages en forme de boules de glace, qu’il voit comme une métaphore de notre passage éphémère sur Terre. En la détaillant, vous trouverez même des références aux sept péchés capitaux. Péchez par gourmandise en goûtant à l’un des hot-dogs au menu (dont sept végétariens) ou à la célèbre poutine au macaroni et fromage. Pour faire glisser le tout, allez prendre un verre au fameux bar Bifteck, tout près de là.
Mamie branchée
La vieille dame au chignon blanc du collectif ASHOP ajoute couleur et cachet à l’intersection sud-est du boulevard Saint-Laurent et de la rue Duluth. Avec son collier au logo de la Ville et sa bombe de peinture en main, elle habille le coin d’orange, de bleu et de violet. Mamie ne pose qu’à quelques mètres des bons petits plats et des cocktails au saké du Big in Japan (prêt pour un bol de ramen?), de la collection unique du lunetier Harry Toulch, une institution de la Main, et du streetwear branché d’ARTGANG St-Laurent.
Olé!
La murale de 2014 de l’artiste montréalais Bryan Beyung et son fringant toréador font référence à l’héritage hispanique et latino-américain du Plateau (c’est aussi un symbole de la quête du pouvoir). Ça tombe bien: de l’autre côté de la rue, vous pourrez rester dans le thème en avalant de délicieuses quesadillas à la Taqueria Mex. Sinon, vous pourrez opter pour les appétissantes salades, les sandwichs, les grillades et autres délices moyen-orientales d’Omnivore, à l’intersection du boulevard Saint-Laurent et de la rue Marianne, sur le mur duquel se trouve l’impressionnante murale. Et n’oubliez pas de jeter un œil aux vêtements élégants et à la vaste sélection de magazines de la boutique Ibiki.
L’art à quai
Le plus joli quai de chargement de tout Montréal est sans conteste le Quai des arts, une murale du collectif En Masse. Située en face de la populaire salle de spectacles Casa del Popolo, du côté ouest du boulevard Saint-Laurent, un peu au sud du boulevard Saint-Joseph, l’œuvre en noir et blanc signée en 2011 par une dizaine d’artistes locaux n’a pas pris une ride. Faites une halte à la Casa, un soir de concert, ou prenez une table Aux Vivres (resto végétalien) ou au Robin des Bois, tous deux de l’autre côté de la rue. Besoin de lever le pied? Faites-vous faire une pédicure (ou, mieux, un massage complet du corps) au bel Espace Nomad, un peu plus bas.
La seconde, de l’autre côté du boulevard, se nomme McLaren en cinq temps. C’est une œuvre en cinq tableaux qui rend hommage à un grand maître du cinéma d’animation, Norman McLaren. Elle a été produite par MU dans le cadre d’une série sur de grands artistes canadiens. Les Impertinentes, à deux pas, préparent de bonnes tartines.
Isa Tousignant
Isa Tousignant, rédactrice et conteuse, a eu l’occasion de discuter de philosophie de vie autant avec des chefs célèbres, des gemmologues, des musiciens que des adeptes de costumes de mascottes. (Toutes ces conversations l’ont marquée.) Elle compte parmi ses activités préférées la découverte de nouvelles saveurs et la célébration de la créativité qui caractérise sa ville natale, Montréal.