Les films à voir à l’édition virtuelle du festival Fantasia de Montréal

Maîtres du cinéma

Comme bon nombre de festivals cette année, le Festival international de films Fantasia, qui en est à sa 24^eédition, a dû adapter sa programmation de films en salle et d’événements pour la transposer sur le web. Adoré des festivaliers depuis sa création en 1996, le festival a reçu l’appui de ses fans et présentera ainsi des centaines d’œuvres, d’entretiens avec des réalisateurs et d’événements spéciaux à un public encore plus large qu’à l’habitude. Peut-être ferez-vous partie des chanceux qui assisteront à une classe de maître de l’horreur avec le réalisateur John Carpenter ou à un hommage rendu au cinéaste brésilien qui transgresse les codes établis José Mojica Marins.

Tous genres de films de genre

En ouverture du festival, le thriller d’horreur The Reckoning, qui se déroule lors de la grande peste de Londres de 1665, remet la pandémie (et les chasses aux sorcières) en perspective. Le film sera suivi d’une séance de questions-réponses avec le réalisateur, Neil Marshall. Parmi les autres films forts de cette année, notons Special Actors, de Shinichiro Ueda, qui mêle acteur dont l’étoile pâlit, conspiration et culte, puis Labyrinth of Cinema, de Nobuhiko Obayashi (bien connu pour son film d’horreur House de 1977), qui mélange le surréel à l’espoir, alors que trois jeunes traversent l’écran de cinéma pour rejoindre des moments clés de l’histoire japonaise.

Pour sa part, le thriller Bring Me Home, du cinéaste sud-coréen Kim Seung-woo, présente une infirmière qui cherche son fils et les dangers qui la guettent lorsqu’elle se rapproche de son but. Dans le film Hunted, de Vincent Paronnaud, c’est la vengeance qui est à l’honneur alors que le conte du Petit Chaperon rouge prend un virage inattendu. La sorcellerie plane au-dessus d’un village rural pieux dans le déstabilisant film d’horreur de Thomas Robert Lee, The Curse of Audrey Earnshaw, puis le mal s’invite sur une ferme retirée dans les cauchemars imaginés par Bryan Bertino dans le troublant The Dark and the Wicked. Enfin, l’orgie de zombies imaginée par Lars Damoiseaux est aussi drôle que terrifiante dans son long métrage Yummy.

Films d’action, drames et inclassables

Au-delà des films d’horreur, Fantasia fait aussi la part belle à des films d’action internationaux, comme Crazy Samurai Musashi du réalisateur japonais Yuji Shimomura (un plan séquence de 77 minutes). Aussi à surveiller : l’adaptation bizarre et jazzée du manga  Tezuka’s Barbara de Makoto Tezuka, le drame policier hongkongais A Witness Out of the Blue de Fung Chih-Chiang et le succès au box-office chinois Sheep Without a Shepherd.

Paper Tigers, de Bao Tran, mélange film d’action d’arts martiaux et fable sur l’importance de l’amitié. Deux films s’attardent pour leur part au monde de la lutte avec bienveillance : The Legend Of Baron To’a, du Néo-Zélandais Kiel McNaughton, suit la quête d’un homme tongane qui veut mettre la main sur la ceinture de championnat perdue par son père; puis le documentaire You Cannot Kill David Arquette présente, sur trois années, le retour controversé de l’acteur en lutte professionnelle. Vous pourrez aussi voir David Arquette (et le lutteur Mick Foley) dans le thriller et comédie 12 Hour Shift, de Brea Grant.

Comédies d’ailleurs

Le festival est aussi réputé pour ses comédies pour le moins différentes. Dans i WEiRDO, tourné sur iPhone, le réalisateur taïwanais Liao Ming-yi suit deux ermites aux forts TOC qui trouvent l’amour. Dans Jumbo, de Zoé Wittock, une femme mésadaptée (jouée par Noémie Merlant) tombe amoureuse d’un manège du parc d’attractions. Musique, manga et anime attendrissent le public dans Love Is Hard For Otaku de Yuichi Fukuda. La réalisatrice polonaise Daria Woszek propose Marygoround, une comédie noire touchante sur l’importance de se retrouver, peu importe son âge. Enfin, Chasing Dream de Johnnie To mêle arts martiaux mixtes et comédie musicale.

Dans la fable Underdogs de Chino Moya, ce sont plutôt les originalités d’un autre monde qui rencontrent l’humour noir. Avec SLAXX, la cinéaste canadienne Elza Kephart raconte l’histoire d’une paire de jeans possédée qui prend vie pour attaquer une griffe à la mode. Cette dernière œuvre fait partie des Fantastiques week-ends du cinéma québécois, qui présentent 70 courts métrages et 6 films de créateurs québécois. Fantasia propose aussi le merveilleusement étrange #ShakespearesShitstorm (La tempête, de Shakespeare, transposée à la crise des opioïdes américaine) de Lloyd Kaufman, la comédie d’animation en stop motion estonienne The Old Man Movie, le road movie psychédélique à travers Le Cap de Ryan KrugerFried Barry et la comédie de monstres à hauteur de ville Monster Seafood Wars.

Pour plus de détails sur les films mentionnés et bien d’autres (dont les Classiques de Fantasia qui ont marqué les éditions antérieures et Mon premier Fantasia, volet familial du festival), les horaires et les événements virtuels, consultez la programmation 2020 de Fantasia et les événements Facebook.